Blog du Conseil Local FCPE Maternelles et Primaires de Lagnieu (01)
Source : tf1.fr
La rentrée scolaire 2013 sera marquée par de nombreuses nouveautés supposées trancher avec l'ère Sarkozy. En témoignent notamment l'embauche pour la première fois en six ans de nouveaux professeurs et la remise en question de l'assouplissement de la carte scolaire.
Carte scolaire, embauches d'enseignants. La rentrée 2013 est placée sous le signe de la rupture par rapport au mandat de Nicolas Sarkozy. Alors qu'entre 2007 et 2012, la droite avait programmé 80.000 suppressions de postes, suivant le principe de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, François Hollande avait promis 60.000 créations de postes dans l'enseignement pendant son quinquennat.
La mise en application de cette promesse débute dès septembre porchain où 6770 de ces postes seront créés dans les établissements publics, précise la circulaire de rentrée publiée jeudi. Il s'agit de faire face à l'arrivée de 30.000 élèves supplémentaires dans le primaire et autant dans le secondaire, remettre sur pied une formation initiale des profs avec la création des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), relancer la scolarisation des moins de 3 ans dans les zones défavorisées pour lutter contre l'échec scolaire, mettre en oeuvre le principe du "plus de maîtres que de classes" pour varier les pratiques pédagogiques, ainsi que de renforcer les remplacements.
Avant 2012, de nombreux postes de remplaçants avaient disparu et "font cruellement défaut aujourd'hui" avec des classes qui se retrouvent sans enseignant, souligne le ministère. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre et le plus jeune de France, un collectif de parents a calculé qu'entre 3 et 16 ans, un élève perd l'équivalent d'une année scolaire du fait du manque de remplaçants.
L'assouplissement de la carte scolaire : un échec
Pour cette rentrée, le ministère de l'Education veut également freiner le contournement de la carte scolaire en limitant le recours aux dérogations pour options rares, avant de réformer plus amplement ce système assoupli sous Nicolas Sarkozy. Seront toujours prioritaires les demandes de dérogations pour les élèves handicapés ou malades qui nécessitent une prise en charge médicale importante, pour les boursiers, ainsi que pour les frères et soeurs. En revanche, pour "plus d'équité", sera désormais pris en compte après tous ces critères le "parcours scolaire particulier", comme la demande d'une langue rare, par exemple le russe, qui concerne une demande de dérogation sur cinq.
L'assouplissement de la carte scolaire n'a "de toute évidence pas rempli en priorité son objectif social affiché", estime la Rue de Grenelle. Depuis 2007, il y a eu près de 630.000 demandes de dérogations déposées et près de 440.000 accordées, précise le ministère, soit en moyenne 73.000 dérogations obtenues chaque année pour 105.000 demandes. Ces chiffres concernent "pour un peu moins de deux tiers l'entrée en 6ème et pour un gros tiers, l'entrée en seconde". Les dérogations accordées représentent environ 7,5 % des élèves scolarisés.
Parmi les demandes de dérogation, moins de 2% concernent un handicap, les bourses sociales "n'ont jamais dépassé 10%", tandis que les "parcours particuliers", officiellement fondés sur des considérations pédagogiques "représentent à la rentrée 2011 près de 19 % des demandes", indique la Rue de Grenelle. Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, qui prône la mixité sociale et scolaire, souhaite revenir sur l'assouplissement de la carte scolaire, sous une forme qui reste à définir. Une mission devra rendre ses conclusions "prochainement". Un rapport du Sénat publié en juin a qualifié d'"échec" l'assouplissement de la carte scolaire intervenu en 2007 car il a "ghettoïsé" des établissements défavorisés.